"Qivitoq" : Mathieu Crépel retourne sur les traces de son enfance au Groenland
Catégorie Récits de voyage
Date 08/11/2024
Auteur Marion
66°Nord est fier de soutenir Qivitoq, le dernier film documentaire de Mathieu Crépel, figure emblématique du snowboard français. Ce film, réalisé par Walid Berrissoul, raconte un voyage aussi personnel que puissant, où Mathieu retourne sur les terres de ses débuts pour affronter des souvenirs et découvrir une réalité bien plus complexe que celle qu’il avait perçue enfant.
Retour aux sources : l'histoire de Kallaallit Nunaat
Dans les années 90, le film Kallaallit Nunaat a marqué l’histoire du snowboard. Tourné au Groenland, il a été le premier film à capturer l’essence de ce sport en pleine évolution dans des décors naturels et extrêmes. Pour le jeune Mathieu Crépel, alors âgé de seulement 10 ans, cette aventure était un rêve, une plongée fascinante dans un univers polaire. Il y dévalait des pentes glacées, entouré de snowboardeurs d’élite, et arpentait les rues de Tasiilaq, un village inuit isolé. Son talent brut et son engagement contrastant avec une timidité face aux enfants du village sont restés gravés dans l’esprit de nombreux amateurs de snowboard.
Originaire de Tarbes, Mathieu n’avait commencé que récemment sa carrière, sponsorisé par un équipementier renommé. Kallaallit Nunaat fut une étape décisive pour lui. Ce tournage audacieux en terres arctiques lança sa carrière, ouvrant la voie à de futures victoires qui feraient de lui un quadruple champion du monde.
Le besoin de retourner à Tasiilaq
Après des années à arpenter les sommets du monde, Mathieu Crépel a ressenti le besoin de retourner dans ce village groenlandais, hanté par les souvenirs d’un paysage et d’un peuple. Mais il ne s’agissait pas seulement d’un retour sur un lieu de jeu : l’objectif était de confronter la réalité sociale de Tasiilaq, une réalité dure que le regard naïf de l’enfant qu'il était n'avait pas pu pleinement percevoir.
Aujourd’hui, Tasiilaq porte en effet le fardeau d’un isolement extrême et d’une crise sociale aiguë. Ce village détient l’un des taux de suicide les plus élevés au monde, et ses habitants luttent contre des problèmes profonds, tels que l’alcoolisme, la violence domestique, et un exode massif des jeunes. Ces réalités, difficilement concevables pour le garçon d’alors, sont désormais bien présentes dans le regard d’adulte de Mathieu.
Qivitoq : une immersion profonde dans une culture en mutation
En mars dernier, accompagné de Walid Berrissoul et d’une équipe de tournage spécialisée, Mathieu est parti pour une immersion de près d’un mois à Tasiilaq. Avec le documentaire Qivitoq, il ne s’agit plus simplement de revisiter un lieu marquant pour le snowboard, mais de renouer avec les habitants, dont certains de ses anciens compagnons de jeu, et de comprendre les transformations qu'ils ont traversées face aux pressions climatiques et sociales.
Le film capture à la fois la beauté brute des paysages polaires, parfaits pour le snowboard, et l’impact du réchauffement climatique qui modifie ces terrains de jeu autrefois figés. Ce voyage introspectif mêle ainsi nostalgie et lucidité, retraçant les traces du passé tout en mettant en lumière les défis du présent.
66°Nord et son engagement pour l’exploration humaine
66°Nord, engagé dans la valorisation des aventures humaines et des défis de notre temps, soutient
Qivitoq pour ses valeurs et sa sincérité. Ce documentaire est plus qu’un retour aux sources pour Mathieu Crépel ; c’est un récit universel sur l’impact de la modernité sur les sociétés isolées, sur la force des souvenirs, et sur la façon dont un regard neuf peut transformer notre perception du monde. En soutenant ce projet, 66°Nord souhaite sensibiliser son public à des réalités peu visibles mais d’une grande importance, et rappeler combien les voyages peuvent nous changer.
